L'EFT a largement été diffusée par les praticiens eux-mêmes comme étant une méthode simple à mettre en oeuvre et la portée de tous. Pourtant nombre de gens se rendent compte qu'en fait ce n'est pas aussi si simple que cela. A tel point que les mêmes praticiens conseillent de plus en plus souvent de consulter un professionnel. Ce conseil relève à la fois du bon sens et de la nécessité économique liée à toute activité professionnelle. Alors qu'est-ce qui est simple et compliqué dans l'EFT ?
Ce schéma résume les principaux facteurs
rendant l'application de l'EFT plus ou moins difficile.
La "technique de base", consistant à tapoter des points sur le corps en se concentrant sur ce qui suscite en nous émotions et sensations, est très simple à mettre en oeuvre et offre une efficacité immédiate sans égale avec ce qui se faisait avant l'émergence de ce genre de techniques. C'est à cet aspect finalement superficiel de l'EFT que s'adresse le jugement de "simplicité". Rien qu'à ce niveau d'application le bénéfice est déjà important. Néanmoins il est souvent insuffisant en terme de permanence du résultat et même totalement inefficace dans un nombre non-négligeable de cas. Et cela devient compréhensible lorsque nous comprenons que la complexité vient du terrain psychologique auquel la méthode est appliquée et non du procédé en lui-même.
La "technique de base" n'est que la phase d'intervention de l'EFT. Ce n'est qu'une partie de la compétence nécessaire. Pour être pleinement et durablement efficace elle doit être appliquée aux aspects précis qui déterminent et maintiennent nos problématiques affectives. Or, très souvent le problème désigné dans le présent n'est que la partie visible de l'iceberg. C'est pourquoi la phase d'investigation s'avère également cruciale et complémentaire.
Savoir investiguer et intervenir de différentes façons sont les deux compétences majeures et complémentaires permettant d'être efficace. L'une sans l'autre réduit considérablement la chance d'obtenir un bon résultat. Néanmoins le troisième facteur est la complexité et la singularité du terrain psychologique de la personne. A lui seul ce facteur peut mettre en échec des personnes par ailleurs très compétentes ou permettre un résultat avec un minimum de compétence. Il est même possible que l'EFT ne soit pas adapté à certains cas particuliers et adapté dans des cas semblables. Ce facteur est ce qui empêche de garantir un résultat sans avoir essayé. Enfin un dernier facteur présent dans toute relation d'aide est la confiance mutuelle, scellant ce qui est appelé "l'alliance thérapeutique".
L'EFT est une méthode que j'affectionne particulièrement et privilégie. Néanmoins je lui reconnais un certain déséquilibre. L'aspect "savoir investiguer" est beaucoup moins développé que le "savoir intervenir". Les stratégies d'investigations sont assez rudimentaires. Dans les mains d'un psychothérapeute, psychologue qui possède une connaissance théorique et une expérience clinique des problèmes humains cette carence est largement comblée. Mais c'est aussi le cas pour les personnes qui ont une solide et grande expérience de la vie, de la connaissance de soi ou encore une appréhension intuitive des choses.
Il faut cependant savoir que l'intervention nourrit également l'investigation de par la nature de l'effet qu'induit la technique de base. C'est un point qui participe à son efficacité naturelle : - le tapping d'une cible fait remonter des choses qui peuvent ensuite être prises pour cible.
La facilité va donc dépendre du degré de compétence en matière d'investigation et d'intervention, du terrain et de la relation. Pour ce qui est de son application en auto-traitement deux choses inhérentes au terrain complique la tâche : - "l'angle mort" et "la dérivation". Le premier est la difficulté à voir son propre problème de manière évidente, du fait d'y participer. Le second est le fait que notre système de défense nous éloigne de la souffrance que recèle le vrai problème. Ces deux points demandent de développer des stratégies d'investigations et d'interventions adaptées à cette fin.
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