Accéder au contenu principal

EFT - Dialogue Pédagogique (2)

Partie II (...suite....)



M : - Bien te voilà au bout de ta première ronde. Quand te repense à ce qui te met en colère, à combien es-tu sûr ton échelle à présent ?
E : -  Wow l'effet est plutôt surprenant. Je dirais que je suis à 5.
M : - OK, refais-en une ou deux de suite cette fois avant de réévaluer. 
E : - Voilà c'est fait....mais je ne suis qu'à 3.
M : - Dans ce cas observe si quelque chose à changé dans ta perception de cet instant.
E : - Oui, je remarque que je me dis "Il me félicite jamais ce vieux con".
M : - Alors ajuste ta phrase en intégrant ce nouvel élément et en précisant que tu as encore de la colère.
E : - Ok, donc "Même si j'ai ce reste de colère dans le dos car mon patron me félicite jamais pour la qualité de mon travail ce vieux con, je m'aime et m'accepte complémetement." C'est correct ? Est-ce vraiment nécessaire de l'insulter ? 
M -  Si c'est ce que tu te dis dans ton for intérieur, alors oui. Tu dois exprimer ta vérité, dire la chose telle qu'elle t'apparaît, en étant sincère envers toi-même. Ne te censure pas, tu perdrais du temps à travailler sur des illusions inventées pour t'arranger avec ta vérité intérieure. 
E :  Je comprends. Très bien, du coup mon évaluation est remontée à 4 est-ce normal ?
M : - Cela peut arriver dans la mesure où tu as cerné une nuance importante dans ta perception de cet instant, quelque chose de plus proche de ce qui te touche vraiment.
E : - Compris. Je refais une ou deux rondes avec cette nouvelle version de ma phrase.
M : - Voilà, enchaîne directement. 
E : - Bon ça y est. Mais mon score est encore 2 à présent. Cela ne bouge plus. Par contre un vieux souvenir de mon enfance à refait surface.
M : - De quoi s'agit-il ? Cela peut-être important. 
E : - Mon père. Quand j'étais enfant il exigeait que je travail beaucoup à l'école. Ce que je faisais.  Et Quand je devais lui montrer mon carnet de bonnes notes. J'étais fière de moi. Il le regardait, silencieux, puis le posait sur le coin de la table et me disait "va dans ta chambre." Cela me mettait en colère et quand j'essayais de lui demandé ce qu'il en pensait. Il haussait le ton et disait "Tais-toi, va dans ta chambre". Ce qui me faisait peur.
M : - Très intéressant. Et à ton patron dans ton présent, tu ne lui a jamais demandé ce qu'il pensait de ton travail, essayé d'en parler ?
E : - Eh bien non, je suis parti du principe qu'il ne voulait pas en parler ! Mais heureusement, grâce à ce souvenir je m'aperçois qu'en fait j'ai tout simplement peur de la réaction autoritaire de mon patron que j'anticipe sur le modèle de ce que j'avais essayé avec mon père. 
M : - D'où le sentiment d'impuissance que tu as également exprimé au début de notre investigation concernant cette situation à ton travail. Nous sommes partis sur la colère, mais il y avait aussi de l'impuissance à pouvoir y remédier.
E : - Exact. Et je comprends à présent pourquoi j'ai cherché une solution, une manière de gérér mes émotions en-dehors de la situation concernée elle-même, avec des comportements inapropriés.
M : - Oui, boire ou manger pour gérér la colère et de l'impuissance n'est pas une bonne idée.
E: - Oui, à terme j'aurais pu tomber dans l'alcoolisme et l'obésité. Dis ce n'est pas un peut exagérer cette logique ? Tu le crois vraiment ?
M : - Il en faut certainement plus que ça mais sur le principe c'est ainsi que nous fonctionnons lorsque nous n'avons pas de solution directe. Toute personne fait un choix de comportement lui permettant de se sentir mieux et à chaque fois qu'une difficulté sans solution se présente elle peut avoir recours à ce comportement pour les bénéfices qu'il procure à court terme.
E : - Ah, je comprends mieux. Par exemple, si j'avais reçu un avertissement au travail en plus et que ma femme m'avait quitté, j'aurais pu avoir tendance à recourir à encore plus de ce comportement pour gérér les émotions que ces événements ont provoqués.
M : - C'est ça. Et boire souvent de l'alcool ou trop manger pour éviter de ressentir ces émotions à chaque fois qu'elles refont surface peut mener à l'alcoolisme et à l'obésité. Il y a une part de conditionnement émotionnel et de choix là-dedans.
E : - Et donc lorsqu'une personne vient te voir pour un problème d'alcoolisme ou de poids, tu recherche les événements qui ont provoqué les émotions qu'elles tentent de gérér avec le comportement de leur choix  menant à ces conséquences ?
M : - C'est l'essence de la démarche de l'EFT.  Mais pour eux le problème c'est l'alcoolisme ou le surpoids, alors que pour moi ce sont des solutions à d'autres problèmes émotionnelles. La plupart du temps, ils ont complètement oubliés ou occulter ce qui les a conduit dans leur état actuel.
E : -  Donc aborde jamais le problème pour lequel ils sont venus ?
M : - Cela dépend. Mais de façon générale s'attaquer qu'aux symptômes, qu'aux conséquences d'une perspective émotionnelle problématique ne fait que les soulager temporairement. 
E : - Oui, cela semble tellement évident en même temps.        
M : - Il arrive cependant que cela soit une approche pertinente dans certains cas. Nous verrons ça plus tard, lorsque nous irons dans un univers parallèle.
E : - J'en suis très curieux. 
M : - Bon à présent, revenons à nous moutons. Tu as deux sentiments liés à deux aspects différents de la même situation passée à travailler. Et là tu procédè de la même manière qu'avec le souvenir récent lié ton travail.
E : - Séparément ?
M : - Oui, un aspect après l'autre. La colère tu la ressens pour une raison précise et l'impuissance pour une autre raison. Cela s'aborde séparément.
E : - En effet, je suis en colère à cause de l'injustice que représente pour moi le fait de ne pas être féliciter pour mon travail et l'impuissance pour le fait de ne pas pouvoir m'exprimer à ce sujet.
M : - Voilà qui est bien cerné. La cause d'une émotion n'est pas toujours aussi clair pour tout le monde. Beaucoup confondent cause et origine.
E : - Et c'est quoi la distinction ?
M : -  Une origine fait référence à un contexte donné, situé dans l'espace et le temps, alors que la cause fait référence aux conditions qui ont fait émerger telle ou telle émotion à ce moment !
E : - Oui, lorsqu'on on y réfléchit chercher la cause d'une émotion dans le passé n'est pas si logique. Elle a bien été vécue une première fois avant de se répéter dans le temps.
M : - Voilà et ce qui explique cette première fois c'est la cause ! Pour ton cas tu viens de l'exprimer.
E : - Attends, si j'y réfléchis bien...j'ai ressenti de la colère parce mon père n'a pas répondu favorablement à mon besoin qu'il me félicite pour mon travail. Ce qui signifie que ma colère exprime l'injustice que cela représente.  
M : -  Voilà c'est quelque chose comme ça. Ce sont la conception de tes besoins et la réalité à laquelle tu te confronte avec la connaissance que tu en as qui font naître des émotions agréables ou désgréables.
E :- Donc mes émotions sont en soi une mesure de mon état de satisfaction ?
M : - Exactement. Et c'est à toi qu'il revient d'ajuster le rapport entre ce que tu veux et ce que tu vis par un comportement adapté pour moduler cette "mesure".
E : - Là je comprends mieux comment un comportement qui ne change rien à ce rapport fait non-seulement perdurer mon état mais provoque en plus de nouveaux problèmes tels que le goût pour le Matini et les paquets de chips après le repas.
M : - A présent fait une ronde sur ta colère avec le souvenir de ton père silencieux, ce vieux con qui ne te félicite jamais. (Rires)
E : -  Oh ! (surpris, puis éclat de rires). Attends..il faut que je me calme....un peu...  J'en profite juste pour une dernière question.
M : - Oui, vas-y !
E : - Lorsque j'ai tapoté cette colère à mon travail tout à l'heure et que se souvenir est ressorti de lui-même, c'est quelque chose qui arrive tout le temps ?
M : -  Cela arrive souvent, mais pas tout le temps. Disons que c'est le processus naturel avec l'EFT mais parfois il faut le stimuler avec des questions.
E : -  Quel genre de questions ?
M : - Et bien le genre de question qui produirait le même effet comme "Qu'est-ce que cette colère me rappel ? Où et quand, en relation avec qui ais-je déjà ressenti ça ?"
E : - Ah, ok. L'idée lorsque cela ne marche pas naturellement c'est de le reproduire artificiellement ?
M : -  Sur le principe c'est ça. Et tu peux même stimuler les points en posant cette question, cela peut favoriser encore plus là récupération de souvenirs sous-jaçent.
E :- Vraiment intéressant. Bon maintenant je suis calmé. On peu y aller !


Youri Badel, voiron 2019


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Tapomatic

Notre capacité naturelle d’apprentissage nous permet d’automatiser des tâches de sorte à ce qu’elles s’exécutent ensuite d’elle-même sans l’intervention de notre conscience. Cette propriété de l’esprit humain ne s’applique pas qu’aux gestes physiques mais aussi aux gestes mentaux.  Tapomatic est un ouvrage qui vous explique comment il est possible d’automatiser une technique de désensibilisation émotionnelle telle que le tapping dans le but de pouvoir bénéficier de ces effets sans avoir à la réaliser concrètement. Ceci présente l’avantage de ne pas avoir besoin de faire des rondes de tapping ni d’avoir l’attention mobilisée sur notre état durant ce temps. Cela permet d’obtenir un soulagement dans les situations où nous ne pouvons pas faire du tapping immédiatement.  Cette application peut-être comparée à un logiciel de traitement des émotions qui va s’appliquer aux émotions de notre choix en suivant un programme pré-conçu. La première partie décrit les généralités concerna

La conscience et ses fonctions vs Pyramide de Dilts (PNL)

La capacité d'inclusion et de synthèse de du modèle "E4F9*" permet d'y intégrer d'autres modèles. Par exemple le modèle des niveaux logiques de Robert Dilts et le modèle de l'index de computation en PNL s'y retrouve assez facilement.                              La pyramide de Dilts est un modèle qui superpose de façon hiérarchique différents aspects de l'expérience humaine : l'environnement, le comportement, les capacités, les valeurs et croyances, ainsi que l'identité. Parfois on y ajoute la mission. Voici comment ses notions sont réparties dans E4F9 Ici on retrouve déjà quatre aspects :  La sensation correspond à l'environnement (où et quand, en rapport à qui ou quoi)  La compréhension correspond aux croyances (c'est quoi et à cause de quoi)  L'évaluation correspond aux valeurs. (pourquoi et vers quoi)  L'action correspond aux comportements. (quoi et comment)  Il s'agit des quatre fonctions

EFT - L'art de concevoir une phrase de rappel efficace

La phrase de rappel sert à cibler un aspect précis de notre expérience et à la maintenir dans notre champ d'attention pendant le tapping. Généralement les phrases concises sont plus efficaces car dispersent moins l’attention, alors que les phrases longues et complexes la dilue. Il est généralement admis que les phrases trop courtes sont trop vagues et générales, et manquent de la spécificité requise. C’est en partie vrai, alors comment trouver un bon compromis ? En réalité dans l’EFT les mots servent à faire référence à une expérience qui elle doit-être spécifique. Il n’est pas nécessaire de spécifier verbalement tous les détails de cette expérience, sans quoi on entre dans d’interminables descriptions. Il y a trois solutions: - soit considérer uniquement le détail pertinent et ignorer le reste dans la conception de sa phrase. - soit découper une grande phrase en plusieurs petites sous-phrases qui seront tapotée chacune à un point différent à tour de rôle. - soit considérer un mo