Un conflit récurent dans le petit monde de la « psychologie énergétique » est de savoir ce qui est de l’EFT et ce qui n’en est pas en termes de « bonnes pratiques ».
J’ai déjà écris un article sur l’aspect « sociologique » de la question, « L’Orphelina de Gray Craig » qui explique l’histoire et l’évolution de la communauté autour de l’EFT. La problématique est celle d’une discipline qui a été instaurée par son créateur, Gary Craig, qui a évolué un temps avec lui, c’est-à-dire sous ses préconisations très écoutées, puis qui a évolué sans lui et prit son envol, avant qu’il revienne pour remettre les pendules à l’heure. L’énorme popularité de l’EFT a engendré de multiples versions pour la simple raison que l’acronyme « EFT » s’est mit à désigner de manière général le seul fait de tapoter des points en disant des phrases*, occultant qu’à la source il s’agit d’un ensemble de manières d’utiliser cette technique de base*. De l’autre côté, le retour d’expérience des milliers de praticiens a pu produire d’autres manières de travailler avec cette technique de base qui n’ont jamais été reconnues par le créateur de l’EFT. Ceci expliquant pourquoi il y a différentes versions d’EFT qui circulent dans le monde. Toute la question est de savoir si l’EFT doit rester définitivement une méthodologie spécifique liée à son créateur (reconnaissance du père) ou devenir une discipline à part entière dont l’évolution appartient à sa communauté de praticiens (reconnaissance par les pairs).
Naturellement, s’il y a d’autres manières de faire qui se sont installées dans le paysage, cela ne signifie pas pour autant que celles de Gary Craig aient disparues pour autant. Elles sont bien présentent. Mais là où le problème réside c’est que pour des questions d’accessibilités à un plus grand nombre de gens, la promotion est souvent faites sur des versions moins efficaces qui deviennent alors plus populaires que les versions plus efficaces mais moins accessibles. Ceci donne au grand public une fausse image du réel potentiel de l’EFT. Mais cela ne signifie pas que ces versions moins efficaces soient sans intérêts. C’est pourquoi dans ce modeste article je propose un petit tableau (non-exhaustif) qui hiérarchise le type de technicité en rapport avec le bénéfice que l’on peut en attendre.
L’idée ici n’est pas de niveler par le bas, en disant que certaines manières de faire ne valent rien au regard des plus sophistiquées, mais au contraire que chaque manière de faire vaut toujours mieux que la manière de niveau précédente et que selon notre degré de compétence elle sera utile pour améliorer notre condition. Il s’agit naturellement de « généralité » qui peuvent être relativisée par le contexte personnel.
Rapport degré de technicité / bénéfice
6.Stimulation + questionnement et verbalisation
5.Stimulation + questionnement
4.Stimulation + verbalisation préconçue
3.Stimulation + affirmation positive
1.Stimulation
0.Rien
*stratégie de résolution
a) issues de Gary Craig
b) issues d’autres personnes.
Explications :
Ce que j’appelle l’efficacité naturelle de la stimulation rend cette pratique seule (niveau 1) d’un bénéfice supérieur à celui de ne rien faire du tout et parfois même supérieur à d’autres pratiques (niveau 0). Quelque part nous sommes en permanence préoccupé par certaines chose malgré nous, et lorsque nous ne faisons que stimuler les points, celles-ci sont ciblées inconsciemment.
De même lorsque nous utilisons la stimulation avec des affirmations positives (niveau 3) celles-ci sont choisies en fonction des problèmes que nous avons et désirons ne plus avoir. Elles sont en tensions avec des problèmes spécifiques, qui alors deviennent des objections à la réalisation de ce positif, bien que nous ne soyons pas directement concentrés dessus. Mais il y a au moins une focalisation beaucoup plus spécifique qu’avec la seule stimulation. Même si c’est sur un objectif, ce dernier est souvent en rapport avec un problème. Il y a une variante à cette modalité c’est le renforcement du positif. Il n’est pas mentionné ici car il vise à amplifier du positif déjà existant, pas à le créer.
Ensuite, il y a ce qui est appelé « les protocoles » qui sont une série de phrases préconçues (niveau 4) autour d’un type de problématique, c’est-à-dire qui décrit un problème au niveau de ses symptômes qui sont souvent partagés par beaucoup de personnes ayant le même problème. C’est pertinent dans la mesure où cibler le symptôme peut parfois le faire disparaître sans avoir rien de plus à faire ou encore révéler sa cause particulière dans l’histoire de la personne. Là où c’est moins pertinent c’est que le protocole peut ne pas être adapté à l’expérience de la personne ou qu’en partie. Cela soulage mais on peut passer à côté de choses importantes. Dans la mesure où l’on se focalise directement sur un aspect du problème ceci rend néanmoins cette manière de faire supérieure à l’utilisation d’affirmation positive (niveau 3). Il faut néanmoins distinguer deux types de protocoles avec phrases préconçues : ceux qui portent sur le contenu de l’expérience d’une problématique (et donc en préjuge selon qui l’utilise) et ceux qui portent sur un processus, dont il faut faire l’expérience en tapotant. Cette dernière façon est sans doute supérieure à celle portant sur le contenu car suivre un processus revient d'une certaine manière à traiter l’information portant sur le contenu de notre expérience et cela apporte des changements plus personnalisés du fait de porter sur le comment au lieu du quoi. Mais le fait qu’il soit rigide et proposé de l’extérieur comme dans tout protocole préconçu implique qu’il puisse ne pas être adapté.
Une modalité beaucoup moins connue et plus dynamique consiste à se poser des questions sur et autour du problème tout en tapotant les réponses (niveau 5). Cette manière cible le problème et ses causes du fait que les réponses aux questions que nous nous posons se manifestant directement dans notre esprit en même que la stimulation. On voit tout de suite en quoi c’est beaucoup plus adapté qu’un protocole avec phrases préconçues. Néanmoins, ça l’est moins que le fait de s’arrêter sur l’une de ses réponses, de la figer et la verbaliser précisément pour ensuite faire des rondes de stimulations exclusivement sur celles qui suscitant une émotion. (niveau 6).
Et forcément lorsque l’on ajoute l’utilisation de stratégies permettant d’identifier et résoudre les moments clés de notre vie où nous avons ressentis des émotions contribuant à notre problème, ainsi que les différents blocages empêchant de le résoudre, nous entrons dans une dimension supérieure (niveau 7) de la pratique. Ces stratégies certaines sont issues de Gary Craig (technique du film et du récit, respiration bloquée, etc, ) et d’autres proviennent d’autres personnes ou disciplines (recadrage, intégration de ressources, juxtaposition négatif et positif, etc,).
Voilà comment avec une simple « hiérarchisation », il est possible de donner une place à chaque type d’utilisation pour le bénéfice qu’elle apporte, sans conflit, sachant que l’on utilisera celle qui nous convient selon notre cas et compétence technique à un moment donné, sans néanmoins se faire d’illusion sur le bénéfice que nous pouvons en attendre.
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